« Il existe un écosystème complet à l’intérieur du système nerveux. Cette recherche fournit un lien direct avec ce qui pourrait réellement se passer lorsque les neurones sont suractivés. Si nous parvenons à comprendre la base de ce processus, nous pouvons alors le cibler avec des traitements. » – Dre Janice Robertson

L’une des premières choses qui se produit dans les maladies neurodégénératives est que les neurones cessent de communiquer entre eux. Et quand les neurones cessent de parler, ils meurent.

Une hypothèse de ce phénomène est que les neurones deviennent trop excités – tellement excités que, en termes simples, ils s’épuisent. Les chercheurs connaissent depuis des décennies le lien possible entre cette « excitotoxicité » neuronale et la neurodégénérescence. Mais des travaux sont toujours nécessaires pour comprendre les mécanismes responsables pour ces changements.

Dre Janice Robertson, une biologiste moléculaire, et James Hunter (Family Chair) dans le programme de recherche sur la SLA à l’Université de Toronto, tentent de changer cela. Avec le soutien de la bourse de découverte de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Brain Canada, elle et son équipe tentent de savoir exactement comment certaines protéines (ou leur absence) contribuent à l’épuisement cellulaire.

Bien qu’elle se concentre sur une mutation génétique spécifique, ses découvertes pourraient nous aider à mieux comprendre les mécanismes biologiques de base dans tous les types de SLA. Ces travaux ont également des implications intéressantes pour les essais cliniques actuels de thérapies géniques.

Rupture de la communication

Au moins 50 % des personnes vivant avec la SLA développeront un certain niveau de défiance cognitive au cours de leur maladie. La cause génétique la plus courante de ces cas spécifiques de SLA est une mutation dans un gène nommé C9ORF72 – et lorsqu’un patient a cette mutation, il y a une perte normale des protéines C9ORF72 (C9 forme abrégée).

Les chercheurs ne savent toujours pas ce que font exactement les protéines C9. Mais grâce aux recherches précédentes de la Dre Robertson, nous savons désormais où ils vivent : sur la synapse d’un neurone, où se passe la communication de cellule à cellule – et où l’excitotoxicité peut faire le plus de dommage.

Dre Robertson et son équipe utilise la bourse de découverte pour poser un certain nombre de questions qui permettent approfondir notre compréhension du rôle des protéines C9 dans l’excitotoxicité, notamment pour savoir si les souris dont le gène C9 a été retiré sont plus sujettes aux crises épileptiques.

Avec cette bourse, Dre Robertson espère confirmer une découverte antérieure selon laquelle les cellules sans les protéines C9 voient une augmentation d’un récepteur de neurotransmetteur, appelé GluA1, qui est un récepteur important de glutamate trouvé sur les synapses des cellules neuronales. Si vous avez trop de GluA1, vos cellules peuvent être – vous l’avez deviné – surexcitées.

Une biologiste cellulaire et un électrophysiologiste entre dans un laboratoire…

Dre Robertson a été l’une des principales chercheuses sur la SLA depuis des années, mais c’est la première fois qu’elle collabore avec un électrophysiologiste, Dr Liang Zhang, également de l’Université de Toronto.

« Il est particulièrement innovant pour la Dre Robertson de collaborer avec un électrophysiologiste pour effectuer ce travail important », a déclaré Dr David Taylor, vice-président de la recherche de la Société canadienne de la SLA. « Nous sommes enthousiasmés par les possibilités d’une telle collaboration ».

« Je travaille au niveau de la cellule, mais Dr Zhang étudie plutôt le niveau macro. Il pose des questions sur la façon dont les neurones fonctionnent ensemble comme un système global », a déclaré la Dre Robertson. « Ce type de collaboration multidisciplinaire est absolument crucial pour notre type de recherche. Vous ne pouvez pas travailler que dans votre bac à sable ».

Possibilités au-delà du banc

« Nous pensons que l’étude du C9ORF72 et de son rôle dans la cause de cette excitotoxicité par l’élévation de ce récepteur du glumate aura un impact sur la totalité de la SLA, car cela nous aidera à comprendre un mécanisme biologique sous-jacent important », déclare Dre Robertson.

« Dre Robertson fait un excellent travail », a dit Dr Taylor. « Cette étude ajoutera une autre dimension à notre recherche sur la façon la plus efficace de traiter la maladie ».

Selon Dre Catherine Ferland, Directrice de la recherche et des programmes à la Fondation Brain Canada, les partenariats tels que celui entre la Fondation Brain Canada et la Société canadienne de la SLA présentent des avantages bien au-delà des investissements financiers indispensables dans la recherche sur la SLA. « Nous ouvrons la porte à un avenir plus prometteur chaque fois que nous progressons dans la compréhension d’une maladie rare et débilitante comme la SLA. »

Un financement qui fait la différence

Depuis 2014, le partenariat composé de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Brain Canada a permis d’investir plus de 24 millions de dollars dans des recherches de pointe qui ont permis de mieux comprendre la SLA. Le programme de bourses de découverte est conçu pour stimuler l’innovation qui accélérera notre compréhension de la SLA, afin d’identifier les voies menant à des thérapies futures et à des soins optimisés pour améliorer la qualité de vie des personnes et des familles vivant avec cette maladie dévastatrice. En 2022, neuf projets retenus dans le cadre du programme de bourses de découverte 2021 recevront 1,125 million.

Le programme de bourses de découverte est rendu possible grâce au soutien financier de Santé Canada, par l’intermédiaire du Fonds canadien de recherche sur le cerveau, une entente novatrice entre le gouvernement du Canada (par l’intermédiaire de Santé Canada) et la Fondation Brain Canada, et grâce à la générosité des sociétés provinciales de la SLA, des donateurs de la Société canadienne de la SLA et des efforts de la communauté, y compris 40 % des recettes nettes de la Marche pour vaincre la SLA.

Brain Canada seulement :

En savoir plus

Grâce à vous, la Fondation Brain Canada peut continuer à soutenir l’excellence et l’innovation en recherche pour changer les paradigmes de la connaissance acquise sur le cerveau au Canada. Votre soutien fait la différence.

Nous vous invitons à envisager de faire un don pour contribuer à la recherche novatrice sur le cerveau pour le bien de tous.