« Cette bourse a été tellement enrichissante. Elle nous a permis de constater que nos questions, même si elles étaient assez complexes, allaient dans la bonne direction ». – Dr Maxime Rousseaux

La TDP-43 est une protéine qui vit dans le noyau de nos cellules. Cependant, chez au moins de 97% des patients atteints de SLA, la TDP-43 se retrouve hors du noyau, ce qu’on appelle une « mauvaise localisation », et commence à s’agglutiner dans la cellule. Il reste encore un certain nombre de questions à résoudre concernant ce processus : est-ce la perte de la TDP-43 dans le noyau des motoneurones qui entraîne les symptômes? Ou est-ce la présence de ces touffes inhabituelles au mauvais endroit qui cause des problèmes? Peut-être les deux?

Comme il s’agit d’un phénomène très courant chez les patients, de nombreuses études actuelles sur la SLA sont consacrées à la découverte du pourquoi et du comment de cette protéine mal positionnée.Cela inclut au Dr Maxime Rousseaux, un neuroscientifique de l’Université d’Ottawa. Avec son équipe, il utilise une bourse de découverte de la Société canadienne de la SLA et la Fondation Brain Canada pour approfondir la biologie de la mauvaise localisation de la TDP-43, en particulier la façon dont un processus appelé SUMOylation pourrait être impliqué. Leurs découvertes pourraient permettre de mieux comprendre l’un des marqueurs biologiques les plus courants de la SLA et de trouver de nouvelles approches thérapeutiques.

La question clé : pourquoi les cellules passent de saines à mauvaise?

L’un des principaux domaines de recherche du Dr Rousseaux consiste à comprendre comment et pourquoi les protéines se retrouvent au mauvais endroit dans les cellules impliquées dans les maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson. Ce nouvel intérêt pour la SLA a été inspiré par un étudiant en doctorat de son laboratoire, Terry Suk, qui a reçu une bourse de stagiaire en 2019 soutenue par la Société canadienne de la SLA et la Fondation Brain Canada.

« Terry a vraiment été le moteur de cette recherche, tant sur le plan intellectuel que sur le plan expérimental », a ajouté Dr Rousseaux.

Terry est arrivé au laboratoire Rousseaux en 2018 avec une question tenace en tête : comment les cellules passent-elles d’être saines à être mauvaises?

« C’est une sorte d’obsession à ce stade », a ajouté Terry.

Sous la direction du Dr Rousseaux, Terry a étudié la SUMOylation, un processus biologique standard qui régule différentes fonctions dans une cellule. Cependant, très peu de chercheurs se sont penchés sur le fonctionnement de la SUMOylation en relation avec la TDP-43. Terry s’est demandé : existe-t-il un lien entre la mauvaise localisation de la TDP-43 et la SUMOylation qui n’a pas encore été sérieusement considéré?

Cette question les a conduits à obtenir la bourse de découverte, qui permet de réaliser un certain nombre d’expérimentations visant à explorer le lien entre la SUMOylation et la TDP-43. Dans un cas, ils bloquent la SUMOylation de la TDP-43 chez la souris pour voir si des symptômes de la SLA apparaissent. Un autre cas étudiera les moyens de surveiller la SUMOylation dans des échantillons humains (contrairement aux modèles animaux), ce qui pourrait conduire à un nouveau biomarqueur pour la SLA.

« Dr Rousseaux et son équipe essaient de mieux comprendre la biologie pour voir si elle peut aider les chercheurs à trouver un moyen de traiter la maladie », a ajouté Dr David Taylor, vice-président de la recherche de la Société canadienne de la SLA. « Chaque petit bout que nous pouvons découvrir est un pas vers la bonne direction pour les personnes vivant avec la SLA ».

Une reconnexion en bon moment

L’un des principaux collaborateurs de Dr Rousseaux pour ce projet est Dr Martin Duennwald, biologiste cellulaire à l’Université Western, qui était également l’un des conseillers de Terry pour sa thèse de premier cycle. Les chercheurs sont entrés en contact après que Dr Duennwald a entendu Terry faire une présentation sur une version antérieure de la recherche lors d’un forum de recherche de la Société canadienne de la SLA.

« Il m’a envoyé un message disant : C’est vraiment génial. Est-ce qu’on peut en parler? », a ajouté Dr Rousseaux.

Ils travaillent maintenant ensemble sur un projet de grand potentiel qui pourrait mettre en lumière des mécanismes biologiques clés potentiellement impliqués dans la SLA.

« Nous apprécions le fait qu’une bourse de découverte puisse financier ce type de collaboration interinstitutionnelle », a ajouté la Dre Catherine Ferland, cheffe de la recherche et des programmes de la Fondation Brain Canada. « Lorsque les ressources et les talents sont réunis de cette manière, le potentiel d’impact devient beaucoup plus grand ».

Motivé par une communauté inspirante

Dr Rousseaux a déclaré qu’il était ravi que la bourse de découverte lui permette de consacrer une plus grande partie du temps et des ressources de son laboratoire à la SLA, ce qu’il a trouvé gratifiant jusqu’à présent.

« Je suis extrêmement inspiré par l’organisation et la motivation de la communauté SLA », il a ajouté, soulignant que malgré le fait qu’il soit relativement nouveau dans la recherche sur la SLA, la communauté l’a adopté sans réserve. « Je me suis senti incroyablement bien accueilli par la communauté et je suis très reconnaissant de sa volonté de nous financier, même à ce stade précoce de la recherche ».

« Cela me donne envie de travailler encore plus fort », a-t-il ajouté.

Un financement qui fait la différence

Depuis 2014, le partenariat composé de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Brain Canada a permis d’investir plus de 24 millions de dollars dans des recherches de pointe qui ont permis de mieux comprendre la SLA. Le programme de bourses de découverte est conçu pour stimuler l’innovation qui accélérera notre compréhension de la SLA, afin d’identifier les voies menant à des thérapies futures et à des soins optimisés pour améliorer la qualité de vie des personnes et des familles vivant avec cette maladie dévastatrice. En 2022, neuf projets retenus dans le cadre du programme de bourses de découverte 2021 recevront 1,125 million de dollars.

Le programme de bourses de découverte est rendu possible grâce au soutien financier de Santé Canada, par l’intermédiaire du Fonds canadien de recherche sur le cerveau, une entente novatrice entre le gouvernement du Canada (par l’intermédiaire de Santé Canada) et la Fondation Brain Canada, et grâce à la générosité des sociétés provinciales de la SLA, des donateurs de la Société canadienne de la SLA et des efforts de la communauté, y compris 40 % des recettes nettes de la Marche pour vaincre la SLA.

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