La régulation émotionnelle est la capacité de moduler ses comportements, émotions et pensées, et de s’adapter à la tâche à accomplir. Par exemple, revérifier son travail témoigne d’une bonne régulation émotionnelle, tandis que perdre patience reflète un manque de maîtrise. Elle fait appel à des mécanismes de contrôle biologiques et comportementaux régissant dynamiquement l’excitation, l’attention, l’émotion, le comportement et la cognition afin de susciter des actions qui tendent vers un but précis (voir l’encart sur la régulation émotionnelle). Des recherches ont révélé que l’environnement utérin influe sur les circuits cérébraux et les processus neurobiologiques relevant de la régulation émotionnelle, notamment la réaction au stress et la capacité d’attention.

Les travaux de Regula Neuenschwander explorent l’effet du stress sur le développement des enfants. Elle s’intéresse particulièrement aux enfants de 6 ans dont la mère a souffert ou non de dépression pendant la grossesse et la façon dont ils composent avec le stress. La chercheuse et ses collègues ont découvert que l’humeur dépressive d’une mère pendant la grossesse influence la maîtrise du stress de sa progéniture et ses facultés de raisonnement par moments difficiles. Fait important, ces changements ne sont pas tous négatifs et peuvent faciliter l’adaptation d’un enfant à son environnement. C’est en examinant l’exposition d’un foetus à la dépression maternelle qu’il sera possible de mieux comprendre pourquoi certains enfants sont affectés par le stress précoce, et de mieux cerner leur sensibilité, plasticité et résilience en cours de développement.

Le deuxième volet des travaux inclut la conception et l’essai d’interventions (comme des stratégies de prise de conscience et d’adaptation) favorisant la régulation émotionnelle. Regula Neuenschwander cherche le meilleur moyen d’intervenir auprès d’enfants affichant des signes précoces de réponse anormale au stress, comme ceux ayant été exposés à une dépression prénatale. Ses conclusions sur la maîtrise du stress révèleront peut-être de nouvelles pistes d’intervention précoce en milieu scolaire et clinique.

La subvention pour la recherche en neuroscience développementale inclut un supplément pour avancement professionnel de 5 000 $, montant qu’elle a utilisé en 2016 pour présenter ses travaux à l’assemblée annuelle de l’ISDP (International Society of Developmental Psychobiology), à San Diego, États-Unis, ainsi qu’à la première conférence SIPS (Society for Interdisciplinary Placebo Studies) tenue à Leiden aux Pays-Bas, et à la biennale de la SRCD (Society of Research in Child Development) qui a eu lieu à Austin aux États-Unis.

“Nous avons bon espoir que nos découvertes amélioreront le déroulement développemental de manière à produire des résultats optimaux chez les enfants exposés précocement à l’adversité, comme c’est le cas de la dépression maternelle qui est l’un des premiers et plus courants facteurs de risque au sein des sociétés occidentales. ”

— Regula Neuenschwander, Ph.D. Université de Colombie-Britannique