« L’idée n’est pas seulement de diagnostiquer, mais aussi d’aider à développer des traitements ciblés ». – Dr Freimut Juengling

L’imagerie neurologique a progressé à pas de géant au cours des deux dernières décennies. Les chercheurs peuvent désormais « voir » les détails des processus biologiques à un niveau jamais imaginé auparavant.

« Mais nous n’utilisons toujours pas l’imagerie à son plein potentiel », déclare Dr Freimut Juengling, oncologue nucléaire, neuroscientifique et directeur du centre TEP/RM de l’Université de l’Alberta. Il note que les scientifiques du cerveau disposent de certaines des technologies les plus sophistiquées disponibles pour le diagnostic, mais il insiste qu’il reste encore beaucoup à faire pour utiliser l’imagerie pour progresser le traitement.

Grâce à la bourse de découverte de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Brain Canada, Dr Juengling et son équipe repoussent les limites de l’imagerie médicale et explorent de nouvelles voies pour le traitement de la SLA.

Du laboratoire au chevet du patient

Les traitements efficaces de la SLA sont encore insaisissables. Une voie qui pourrait être prometteuse est la voie de signalisation, le BDNF/TrkB, qui voit des changements chez certains patients atteints de la SLA.

Les chercheurs ont effectivement testé des traitements liés au BDNF/TrkB pour la SLA dans les années 1990, mais malheureusement, le traitement n’a pas été à la hauteur de son potentiel. Cependant, depuis ce temps, certains chercheurs se sont demandés si cette voie méritait un second examen, car des questions ont été soulevées quant l’efficacité de la méthode de livraison utilisée dans ces études.

L’Université de l’Alberta abrite un équipement de pointe appelé TEP/RM qui offre la possibilité de répondre à de nouvelles connaissances sur le fonctionnement réel du BDNF/TrkB. Le TEP/RM est outil puissant qui peut « observer » les interactions chimiques au moment où elles se produisent dans le corps d’un patient, permettant d’avoir une image beaucoup plus précise de ce qui se passe réellement à l’intérieur d’une personne.

L’année dernière, une équipe de chercheurs de l’Université de l’Alberta a développé un nouveau traceur TEP (une solution spécifique injectée dans le sang avant une TEP qui permet aux chercheurs d’observer les interactions chimiques se produire en temps réel) pour étudier la voie BDNF/TrkB en utilisant le TEP/RM. Ensuite, une équipe de McGill a utilisé le traceur pour capturer des informations à sur la voie dans les patients non atteints de le SLA.

Grâce à la bourse de découverte, Dr Juengling utilisera la technologie pour examiner la voie chez les personnes atteintes de la SLA, en comparant les résultats des participants non atteints de la SLA et, espérons-le, en explorant des informations essentielles sur la façon dont cette voie pourrait être utilisée pour mieux comprendre la maladie et éventuellement proposer un traitement.

« C’était vraiment excitant d’obtenir la bourse », déclare Dr Juengling. « Cela permet une recherche qui va du laboratoire au chevet du patient. Ce dont tout le monde rêve, c’est d’arriver à des diagnostics au chevet du patient et peut-être à des traitements. Cette bourse est un grand coup de pouce dans cette possibilité ».

« Une fois que nous aurons fait fonctionner toute l’infrastructure, cela pourrait également concerner d’autres maladies neurodégénératives », a-t-il ajouté.

« Cette étude utilisera des techniques modernes d’une manière qui nous aidera vraiment à déterminer si nous devrions ou pas réexaminer la voie BDNF/TrkB dans la SLA », a déclaré Dr David Taylor, Vice-président de la recherche chez la Société canadienne de la SLA.

Nouvelles idées venant de l’imagerie oncologique

Dr Juengling a commencé en tant que neurochirurgien lorsque les premiers appareils de neuro-imagerie utilisant la TEP ont été introduits. À l’époque, on lui avait demandé de former ses collègues à l’interprétation des neuro-images, et il n’y est jamais.

« Je suis un gars de l’imagerie », a-t-il déclaré. « C’est fascinant de regarder dans le cerveau vivant. Je viens de me faire prendre par cela ».

L’année dernière, il a décidé de déménager en Alberta de son pays natal, la Suisse, car son expertise en imagerie oncologique a été sollicitée pour diriger le programme TEP/RM au Cross Cancer Institute d’Edmonton. Ici, des collègues ont développé le nouveau traceur, initialement conçu pour la recherche sur les tumeurs. Lorsqu’il a examiné de plus près la structure moléculaire, il a immédiatement vu son potentiel pour la SLA en utilisant la TEP/RM. L’obtention d’une bourse pour démarrer la recherche neurologique avec la machine au sein de l’Institut du cancer a été une surprise inattendue et un démarrage parfait pour un nouveau programme neurologique.

« Je suis très reconnaissant que la Société canadienne de la SLA et la fondation Brain Canada offrent ce genre de bourse », a-t-il déclaré. « Parce que l’obtention de financement pour la première étape d’une recherche novatrice est toujours le plus difficile ».

Liens avec CAPTURE ALS est un énorme avantage

Pour Dr Taylor, l’autre avantage majeur de cette recherche est son lien avec CAPTURE (Comprehensive Analysis Platform To Understand, Remedy, and Eliminate) SLA.

CAPTURE SLA est une plateforme nationale qui fournit les systèmes et les outils nécessaires pour collecter, stocker, partager et analyser des quantités substantielles d’informations sur la SLA, créant ainsi l’image biologique la plus complète jamais réaliser des personnes atteintes de la SLA.

Les données de l’étude du traceur TEP apporteront à un nouveau type de données à la plateforme.

« Le traceur TEP est une technologie en constante évolution et n’est pas beaucoup utilisé dans la recherche sur la SLA, mais nous devrions en faire plus avec celle-ci », déclare Dr Taylor. « Cette étude est bien conçue et, espérons-le, aidera à préparer le terrain pour que d’autres études d’imagerie TEP sur la SLA soient réalisées à l’avenir ».

Un financement qui fait la différence

Depuis 2014, le partenariat composé de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Brain Canada a permis d’investir plus de 24 millions de dollars dans des recherches de pointe qui ont permis de mieux comprendre la SLA. Le programme de bourses de découverte est conçu pour stimuler l’innovation qui accélérera notre compréhension de la SLA, afin d’identifier les voies menant à des thérapies futures et à des soins optimisés pour améliorer la qualité de vie des personnes et des familles vivant avec cette maladie dévastatrice. En 2022, neuf projets retenus dans le cadre du programme de bourses de découverte 2021 recevront 1,125 million de dollars.

Le programme de bourses de découverte est rendu possible grâce au soutien financier de Santé Canada, par l’intermédiaire du Fonds canadien de recherche sur le cerveau, une entente novatrice entre le gouvernement du Canada (par l’intermédiaire de Santé Canada) et la Fondation Brain Canada, et grâce à la générosité des sociétés provinciales de la SLA, des donateurs de la Société canadienne de la SLA et des efforts de la communauté, y compris 40 % des recettes nettes de la Marche pour vaincre la SLA.

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