Une nouvelle étude permet aux Canadiens de dépister la maladie et de livrer leur perspective de l’impact des résultats sur leur vie

Plus d’un demi-million de Canadiens sont aux prises avec la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence et ce nombre devrait doubler en regard du vieillissement rapide de la population. Un test permettra dorénavant de répondre aux inquiétudes des patients et d’aider leur famille à prendre des dispositions en conséquence.

« C’est un enjeu de santé urgent dont l’empreinte grossit rapidement », déclare Mari DeMarco, chimiste clinicienne à l’Hôpital St. Paul et professeure clinique agrégée à l’Université de Colombie-Britannique de Vancouver, Canada. Son équipe a mis au point un composant clé du test de dépistage de la maladie d’Alzheimer et a travaillé avec des personnes ayant une expérience vécue de la démence ainsi que des professionnels de la santé et autres partenaires afin de mettre en œuvre une stratégie de diagnostic exhaustive fondée sur le projet IMPACT-AD, cofinancé par la Fondation Brain Canada. « Le test de biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer, qui est maintenant à la portée de toute la population canadienne, peut aider les médecins à bien diagnostiquer la maladie même en présence de légers symptômes. Dans le cadre du projet IMPACT-AD, nous tenterons de mieux comprendre en quoi le test affecte les décisions personnelles et médicales, ainsi que les coûts de soins de santé. »

Le projet IMPACT-AD vise à faire évoluer les soins et le soutien offert par le système de santé canadien aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et à leurs proches », explique Mari DeMarco.

Qui peut subir le test ?

Le test de biomarqueurs pour dépister la maladie d’Alzheimer offert dans le cadre de ce programme est disponible uniquement par le biais d’un médecin spécialiste du traitement de la démence. Le médecin peut le recommander en présence de symptômes légers ou modérés s’apparentant à la maladie d’Alzheimer. Le test consiste à mesurer les changements dans les biomarqueurs du liquide céphalorachidien, c’est-à-dire le liquide qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. Les résultats permettent au médecin de déterminer si la maladie d’Alzheimer est à l’origine des symptômes et s’ils sont susceptibles de s’aggraver au fil du temps.

Grâce aux commentaires des patients, de leur famille et de leur médecin, l’équipe de Mari DeMarco étudiera les obstacles à l’adoption du test et son utilisation par le système de santé canadien.

Quelle est l’utilité du test pour les personnes subissant une perte de mémoire et un déclin de la santé cérébrale ?

Il est essentiel d’établir un diagnostic précoce et précis de la maladie d’Alzheimer, car un accès rapide aux soins de santé et aux services communautaires permettrait d’offrir un traitement plus efficace et d’améliorer la qualité de vie. Pour l’instant, le diagnostic se fonde sur des neuroimageries et une observation des signes et symptômes de la maladie. Il a été démontré que l’examen des protéines contenues dans le liquide céphalorachidien (biomarqueurs) est un complément qui aide à bien identifier la maladie et à prédire si un patient présentant des symptômes légers est susceptible d’évoluer vers la démence.

Mari DiMarco est lauréate de la subvention d’équipe 2017 Amélioration de l’état de santé et de la qualité de vie totalisant 684 000 $. Ce projet voit le jour grâce au soutien financier de Santé Canada, par le truchement du Fonds canadien de recherche sur le cerveau, un partenariat innovateur entre le gouvernement du Canada (par Santé Canada) et la Fondation Brain Canada, ainsi que Michael Smith Health Research BC, la Faculté de médecine de l’Université de Colombie-Britannique,  le Centre de santé cérébrale Djavad Mowafaghian, Women’s Brain Health Initiative, la Fondation St. Paul’s, et en collaboration avec la Société Alzheimer du Canada et le Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement (CCNV) qui est financé par les Instituts de recherche en santé du Canada et des partenaires.

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