Le soutien de la Fondation Brain Canada, Cœur + AVC et l’Institut de la santé des femmes et des hommes des IRSC permettra aux chercheurs de StrokeGoRed d’élaborer des approches individualisées pour améliorer les résultats pour les patients 

Lorsqu’il est question d’accident vasculaire cérébral (AVC), le sexe et le genre comptent. 

« Nous savons depuis de nombreuses années que les femmes présentent des facteurs de risque d’AVC, des interactions avec le système de santé, des diagnostics, des traitements et des résultats différents de ceux des hommes », explique la Dre Amy Yu, professeure agrégée à l’Université de Toronto et neurologue spécialisée en AVC à l’Institut de recherche Sunnybrook. 

Jusqu’à présent, la plupart des études sur les AVC (comme celles menées dans d’autres disciplines médicales) se sont principalement concentrées sur les hommes. 

Pourtant, les hommes cisgenres n’ont pas de cycles menstruels, ne tombent pas enceintes, ne prennent pas de contraceptifs oraux ou ne passent pas par la ménopause. Les hommes ne souffrent pas de certains problèmes de santé – comme les migraines – au même rythme que les femmes. L’AVC se manifeste différemment chez les hommes que chez les femmes. 

C’est pourquoi StrokeGoRed, un réseau pancanadien d’excellence en recherche financé par une subvention de 5 millions de dollars de la Fondation Brain Canada, Cœur + AVC et le gouvernement du Canada, s’apprête à lancer une série d’études sur le sexe et le genre pour mieux comprendre ces différences dans les AVC et faire en sorte que plus de femmes y participent aux côtés des hommes. 

« En tant qu’organisme de financement, nous avons la responsabilité de soutenir ces considérations dans les travaux que nous finançons. Nous devons tous reconnaître l’existence des différences liées au sexe et au genre », déclare la Dre Viviane Poupon, présidente-directrice générale de la Fondation Brain Canada. 

« Le domaine des neurosciences est l’un des plus avancés dans sa compréhension et son application de la science du sexe et du genre », affirme la Dre Angela Kaida, directrice scientifique de l’Institut de la santé des femmes et des hommes des IRSC. « La recherche menée par l’équipe StrokeGoRed va non seulement sauver des vies et transformer celles des femmes victimes d’AVC, mais elle créera un précédent pour la science en démontrant qu’elle devient plus rigoureuse, plus personnalisée et plus inclusive lorsqu’on tient compte du sexe et du genre. » 

« De nombreuses raisons expliquent la sous-représentation des femmes dans la recherche », précise la Dre Yu. Par exemple, elles assument fréquemment des responsabilités familiales et hésitent à s’éloigner de ce rôle, même en phase de récupération après un AVC. L’équipe de StrokeGoRed espère pouvoir faire participer davantage de femmes en adoptant une approche centrée sur la patiente. 

Nous savons que les différences entre les sexes touchent tous les aspects de la santé et de la maladie. Nous ne pouvons donc plus accepter des essais cliniques faisant majoritairement appel à des hommes en espérant qu’ils représenteront adéquatement les femmes. Il est essentiel d’inclure les deux sexes dans toutes les recherches possibles, et des études comme StrokeGoRed sont indispensables pour combler cet écart.  

– Julia Segal, gestionnaire de programme à la Fondation Brain Canada

La Dre Yu a réuni une équipe de plus de 50 collaborateurs à travers le Canada, tous déterminés à combler ces lacunes et à élucider les grandes questions quant aux meilleures façons de prévenir les AVC, de traiter les AVC légers et graves, d’évaluer l’efficacité des différents traitements et de comprendre les variations dans le processus de rétablissement. 

Elle est particulièrement enthousiaste à l’idée d’étudier certains aspects méconnus soulevés par des personnes ayant une expérience vécue, comme les changements cognitifs post-AVC, les troubles du sommeil et de l’humeur ainsi que les défis liés au retour au travail ; des aspects « qui comptent vraiment pour les patients ». 

L’objectif ultime : développer des approches individualisées pour améliorer les soins et redonner aux patients leur qualité de vie. 

StrokeGoRed mettra également en place un programme de formation et de sensibilisation pour encourager davantage de personnes à s’engager dans le domaine des AVC et à s’intéresser à la recherche sur le sexe et le genre. « Le renforcement des capacités est essentiel », précise la Dre Yu. Des bases de données contenant des informations de recherche issues des études de StrokeGoRed et hébergées à Sunnybrook seront mises à la disposition des étudiants et des jeunes chercheurs. 

En outre, le réseau collaborera avec une chercheuse autochtone du Manitoba pour établir un climat de confiance et de réciprocité avec les communautés des Premières Nations afin de mieux comprendre leurs besoins, leurs préoccupations et leurs priorités. StrokeGoRed souhaite développer des programmes éducatifs dans ces communautés en faisant participer des étudiants locaux qui deviendront de futurs professionnels de la santé ou chercheurs. « C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur », admet la Dre Yu. 

Le nom StrokeGoRed fait écho aux campagnes thématiques en rouge de Cœur + AVC sur le thème du rouge en faveur de l’équité en santé (comme la campagne de la robe rouge) et signifie également Stroke in Women: Growing Opportunities to Realize optimal Evaluation, Diagnosis, and outcomes. 

« J’espère vraiment faire progresser nos connaissances sur les AVC », conclut la Dre Yu.