Environ un adolescent sur cinq qui déclare avoir subi une commotion cérébrale éprouve des défis émotionnels et comportementaux persistants et durables. Les raisons expliquant ce constat demeuraient jusqu’alors difficiles à déterminer.

À cet égard, Anne Wheeler, Futur leader, et son équipe de recherche ont examiné des données pré et postcommotion cérébrale chez des enfants de sexe masculin et féminin. Ils ont ainsi découvert que les filles qui ont subi une commotion cérébrale étaient confrontées à des défis émotionnels accrus, notamment de l’anxiété et de la dépression, au-delà des niveaux prétraumatiques. Dans ce groupe, l’augmentation des défis émotionnels était corrélée à une moindre variation de la substance blanche superficielle.

En d’autres mots, la maturation de la substance blanche – un facteur important dans le développement cérébral pendant l’enfance et l’adolescence – était perturbée dans le cerveau des filles après une commotion cérébrale.

En approfondissant leur observation dans un modèle murin, Wheeler et son équipe ont constaté des changements spécifiques dans la connectivité cérébrale corrélés à cette perturbation. Ils cherchent maintenant à mieux comprendre comment et où les dommages structurels et la dysfonction neuronale se croisent et dans quelle mesure l’emplacement des dommages et de la dysfonction varient d’un enfant à l’autre.

« La bourse Futurs leaders est arrivée à un moment crucial pour mon laboratoire. Ce coup de pouce financier m’a permis de garder les membres de mon équipe, en plus de nous aider à obtenir les résultats dont nous avions besoin pour recevoir des subventions supplémentaires. » 

Anne Wheeler, Azrieli Futur leader canadienne de la recherche sur le cerveau

Ces renseignements serviront à orienter une étude ultérieure sur les thérapies ciblées, y compris la stimulation cérébrale, une technique non invasive prouvée pour promouvoir la plasticité et la réparation. 

Quel est l’impact?

De nombreux adolescents présentent des symptômes durables après une commotion cérébrale, notamment des maux de tête et des troubles de l’humeur, de la pensée et du sommeil, entraînant des défis importants pendant une période déjà turbulente sur le plan émotionnel.

Il n’existe actuellement aucun traitement efficace pour gérer ces défis de santé à long terme.

La découverte en recherche fondamentale de Wheeler sur les effets de la commotion cérébrale sur la substance blanche chez les filles éprouvant des défis émotionnels et comportementaux persistants, de même que les conclusions obtenues chez les souris, posent les bases pour des interventions ciblées qui pourraient améliorer la qualité de vie après une commotion cérébrale pendant la période critique du développement cérébral. 

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