Le cancer du cerveau est la forme la plus répandue de tumeur solide chez les enfants. Aussi, il est particulièrement difficile à atteindre avec des interventions comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou la chirurgie. Or, le travail de chercheurs subventionnés par la Fondation Brain Canada fait progresser notre capacité de traiter cette maladie pédiatrique redoutable.

« Plus on en apprend sur ces formes particulières de cancer, plus on réalise à quel point elles sont coriaces », déclare Laura Donovan, chercheuse principale étudiant les cancers pédiatriques à l’Hôpital Great Ormond Street de Londres, R.-U. Jusqu’en avril 2020, elle œuvrait comme boursière postdoctorale dans le laboratoire du Dr Michael Taylor au Hospital for Sick Children (SickKids) de Toronto.

Le cancer du cerveau pose problème parce qu’il est difficile de distinguer les cellules cancéreuses des cellules au développement normal, de sorte qu’on peine à administrer un traitement sans endommager les cellules cérébrales saines.

Grâce aux travaux de Laura Donovan, du Dr Taylor et de leurs collègues, il est possible de modifier génétiquement des lymphocytes T prélevés du système immunitaire d’un patient afin qu’ils produisent des récepteurs antigéniques chimériques (CAR-T) qui cibleront des protéines à la surface de cellules tumorales. Les cellules CAR-T sont alors réinjectées au patient afin que son système immunitaire « apprenne » à reconnaître et à combattre les cellules tumorales. Cette découverte fait naître beaucoup d’espoir dans la lutte contre le cancer du cerveau chez les enfants.

Récemment, une étude financée par la Fondation Brain Canada et dirigée par Laura Donovan a permis de développer une nouvelle méthode d’administration de la thérapie CAR-T, soit la réintroduction des cellules directement dans le liquide céphalorachidien du patient. Cette méthode contourne les effets indésirables que peut produire une administration par voie intraveineuse.

« Les épendymomes et les médulloblastomes [les types de cellules ciblées] offrent un sombre pronostic, affirme Laura Donovan. Les essais cliniques donnent bon espoir de les traiter efficacement et c’est grâce au financement de la Fondation Brain Canada que tout cela est possible. »

Elle note combien il est encourageant, en tant que jeune chercheuse, de voir les travaux passer de la phase de découverte à la phase clinique aussi rapidement.

« Ces progrès me rendent optimiste et m’encouragent à persévérer », ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, Laura Donovan met à profit ses recherches fondamentales au sein du laboratoire Taylor en dirigeant une équipe vouée à l’identification de traitements qui fonctionneraient en tandem avec la thérapie CAR-T pour en améliorer l’efficacité. Elle estime que c’est grâce à son cheminement avec le Dr Taylor qu’elle dispose des compétences et de la confiance en elle pour accomplir son travail actuel de chercheuse principale.

« Michael a un talent pour faire comprendre les épreuves que traversent ces enfants. Il a été l’intermédiaire entre la recherche clinique et translationnelle. Il m’a aiguillée vers les thérapies les plus prometteuses, en expliquant leur importance », confie-t-elle.

« Son soutien, ses conseils et son mentorat ont été une expérience transformatrice grâce à laquelle je suis bien préparée pour une carrière à titre de chercheuse principale. »