Le projet

En 2017, Paula Duarte-Guterman a reçu une subvention afin de cerner les facteurs expliquant le déclin cognitif plus prononcé chez les femmes par rapport aux hommes. À cette fin, elle explorera deux pistes : les antécédents génésiques et les femmes porteuses du gène ApoE4, un gène associé à la maladie d’Alzheimer. À l’aide de modèles animaux qui expriment la forme humaine de l’ApoE4, elle étudiera des rates ayant eu ou non des petits et qui expriment ou non la variante ApoE4. Paula Duarte-Guterman s’attardera aux modifications qui s’opèrent dans une région du cerveau nommée hippocampe et y scrutera les biomarqueurs du vieillissement cellulaire (les télomères) et de l’inflammation. De plus, elle mesurera et comparera (par séquençage d’ARN) l’expression des gènes dans l’hippocampe des rates qui ont eu des petits par rapport à celles qui n’en ont pas eu. Elle espère ainsi découvrir si les modifications observées sont influencées par la maternité ou le gène ApoE4. Enfin, elle examinera d’autres gènes dans le cerveau qui différencieraient les rates mères et non mères, et qui pourraient rendre les rates mères plus vulnérables au vieillissement cérébral et à la démence.

Grâce à ces travaux, elle espère mieux cerner les facteurs qui rendent les femmes plus vulnérables à la maladie d’Alzheimer, surtout celles qui ont eu des enfants. Les travaux de Paula Duarte-Guterman ont beaucoup progressé même si la subvention n’a débuté qu’en 2017. Elle recueille en ce moment des données sur les rates mères et non mères. Ses résultats préliminaires lui ont d’ailleurs valu un prix à titre de jeune chercheur afin qu’elle puisse les présenter à l’occasion de la Parental Brain Conference qui aura lieu cet été à Toronto.

«Peu de gens s’attardent aux répercussions à long terme de la grossesse, mais il faut tenir compte de cet aspect dans les travaux de recherche pour mieux comprendre la physiologie des femmes. La Fondation Brain Canada nous a donné les moyens d’exécuter ce travail et d’incorporer de nouvelles techniques de recherche en vieillissement cellulaire et d’expression génétique.» – Paula Duarte-Guterman Université de la Colombie-Britannique