Vous rappelez-vous le « Ice Bucket Challenge » ? Le frisson d’anticipation. Une trombe d’eau froide sur le corps. Le défi lancé à un ami ou à un proche. Tout ça pour une noble cause : sensibiliser le public à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et recueillir des fonds. Mais quel a été le fruit de toute cette effervescence ? En décembre 2018, la Société canadienne de la SLA et la Fondation Brain Canada ont décerné six bourses de stagiaires totalisant 720 000 $. Celles-ci appuient la recherche canadienne de grande qualité sur la SLA en offrant une aide salariale à la relève dans ce domaine.

« Ce fut une formidable occasion de collaborer avec la Fondation Brain Canada pour soutenir plus de stagiaires que jamais en une seule année », a déclaré le Dr David Taylor, vice-président de la recherche au sein de la Société canadienne de la SLA. Ces bourses complètent ainsi le dernier partenariat de recherche de 20 millions de dollars avec la Fondation Brain Canada (avec le soutien financier du gouvernement du Canada) à la suite de l’« Ice Bucket Challenge ». Ce partenariat a donné lieu au plus important investissement ponctuel versé au programme de recherche de la Société canadienne de la SLA dans toute l’histoire de cet organisme.

Il a amené des chercheurs de différents horizons à travailler sur la SLA dans un environnement pluridisciplinaire propice aux découvertes. La campagne de 2014 a permis de recueillir 17 millions de dollars et a fait rayonner la cause en attirant 10 millions de dollars en fonds de contrepartie offerts par la Fondation Brain Canada à des fins de recherche. Avec le solde des fonds de contrepartie générés par le « Ice Bucket Challenge », la Société canadienne de la SLA a choisi d’accorder des bourses à des chercheurs en début de carrière.

Ce partenariat historique regroupe trois programmes financés par la Société canadienne de la SLA et la Fondation Brain Canada. Il s’agit de la Bourse Arthur J. Hudson qui réunit des chercheurs de partout au pays dans le but d’accélérer le développement de médicaments. Viennent ensuite les Bourses de découverte appuyant la recherche fondamentale visant à identifier les causes de la SLA et à découvrir des traitements contre la maladie. Finalement, les Bourses de transition de carrière sont destinées à encourager les étoiles montantes de la recherche innovatrice qui oeuvrent dans les laboratoires et établissements d’enseignement au Canada. À terme, ces bourses permettent de former la relève en science clinique et fondamentale, dans différentes disciplines, contribuant ainsi à l’acquisition et au transfert des connaissances dans le domaine de la SLA.

Sahara Khademullah estime qu’elle est redevable à la Fondation Brain Canada pour le succès de ses études sur les systèmes inhibiteurs essentiels au bon fonctionnement du cerveau, une étape importante de la recherche sur la SLA. Lorsque ce réseau de signalisation fonctionne bien, il y a un bon équilibre entre les composés chimiques qui excitent les neurones et ceux qui les inhibent. Avant l’apparition des symptômes, on reconnaît la SLA à la surexcitation des motoneurones dans le cerveau, d’où l’importance de mieux comprendre l’influence du système inhibiteur.

Sahara Khademullah a travaillé comme doctorante dans le laboratoire de Melanie Woodin à l’Université de Toronto. À cette époque, cette dernière était titulaire d’une bourse de découverte. Sahara Khademullah est maintenant postdoctorante et a reçu une bourse pour stagiaire de 165 000 $ dans le cadre du programme de recherche de la Société canadienne de la SLA, offerte en partenariat avec la Fondation Brain Canada et la Fondation Vincent Bourque. Grâce à ces fonds, elle étudie comment une transmission inhibitoire anormale le long du chemin qui relie le cortex moteur à la moelle épinière mène à la neurodégénérescence dans la SLA.

« Une grande partie de ma passion et de ma volonté vient de la constatation que les gens qui vivent avec la SLA ont très peu d’options et placent leur foi dans les chercheurs et les médecins qui les aident dans leur quête pour mettre fin à la SLA, affirme-t-elle. Chaque jour où je suis au travail, mon but est de trouver des réponses qui aideront. » Depuis le « Ice Bucket Challenge », nous avons investi 72 millions de dollars en recherche afin d’approfondir notre savoir sur les troubles neurodégénératifs, notamment la SLA, la sclérose en plaques et les maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Huntington. Tout comme l’« Ice Bucket Challenge » a réussi à faire avancer la cause, ces initiatives mèneront à des percées sur plusieurs fronts, même si au départ les recherches portent sur une seule maladie.