Que cherche-t-on à accomplir avec ces subventions ? En somme, elles offrent à des chercheurs qui sont dans les trois à cinq premières années de leur professorat l’occasion de formuler des projets de recherche sur le cerveau avant-gardistes. Des travaux très risqués mais aux retombées hautement profitables pour lesquels ils peinent à obtenir une première subvention d’importance faute d’expérience suffisante. Ces subventions misent sur l’innovation, l’originalité, l’incidence potentielle et l’excellence. Bref, elles cultivent la relève et le futur de la recherche sur le cerveau au Canada.

Cofinancé par la Fondation Azrieli et le Fonds canadien de recherche sur le cerveau, le programme de développement des compétences à l’intention des chercheurs en début de carrière incarne cette démarche tournée vers l’avenir. Il disposait d’une enveloppe de 1 000 000 $ destinée à financer dix projets d’une durée de deux années chacun, soit un total de 100 000 $ par projet.

« La Fondation Brain Canada s’est toujours fait un devoir d’épauler la prochaine génération de chercheurs. Grâce à ce nouveau programme de subventions, nous veillons à ce que le Canada dispose d’un excellent bassin de talent, tout en demeurant à l’avant-garde de la recherche sur le cerveau. » – Inez Jabalpurwala, présidente et chef de la direction, Fondation Brain Canada.

Il a pour objectif d’alléger le fardeau social et économique des maladies neurologiques et mentales grâce à la prévention, au diagnostic précoce et au traitement. Ce programme offre aux chercheurs en début de carrière les moyens d’explorer de nouvelles pistes de recherche sur les mécanismes du cerveau et du système nerveux. Il les encourage aussi à exploiter les plateformes et répertoires de données existants afin de créer de nouveaux programmes de recherche. Plus encore, les subventions de développement des compétences pourraient changer la donne en remédiant au manque de fonds nécessaires pour appuyer et retenir la crème des chercheurs en début de carrière.

Immunocytochimie capturée par microscope confocal : marquage avec
des anticorps fluorescents de péricytes (en vert), d’astrocytes (en bleu) et
de vaisseaux sanguins (cellules endothéliales en rouge).
Immunocytochimie capturée par microscope confocal : marquage avec
des anticorps fluorescents de péricytes (en vert), d’astrocytes (en bleu) et
de vaisseaux sanguins (cellules endothéliales en rouge).

Jillian Stobart de l’Université du Manitoba est lauréate de l’une des dix subventions de développement des compétences.
« Ces fonds m’aideront à établir les assises de mon programme de recherche à titre de chercheur principal indépendant. Maintenant, j’ai les moyens d’explorer les grandes questions qui changeront notre perspective du cerveau. » Une liberté qui profite à la recherche sur le cerveau. « Mes travaux détermineront la façon dont les cellules interviennent dans la régulation du débit sanguin afin d’assurer un apport suffisant d’énergie et d’oxygène au cerveau. Ces connaissances serviront aussi à confirmer nos soupçons quant à leur rôle dans les troubles neurologiques, comme l’AVC et la maladie d’Alzheimer. »

Pour sa part, les bénéfices de la subvention sont indéniables, estime Jason Plemel, un autre lauréat de l’Université d’Alberta. Celui-ci tente de déterminer si les cellules immunitaires du cerveau aggravent la sclérose en plaques. « Les fonds me permettent d’explorer une autre piste de recherche dans mon laboratoire. L’argent est rare et, grâce à cette subvention, je peux m’attaquer à une question qui me fascine depuis des années : pourquoi le système immunitaire se retourne-t-il contre le cerveau alors que sa vocation première est de le protéger ? Les microglies sont des cellules immunitaires présentes dans le cerveau et la moelle épinière. Malgré des décennies de recherche, on ne sait toujours pas ce qui les rend soit bénéfiques, soit délétères.

Nous étudions leur activité dans des modèles de sclérose en plaques, car elles semblent exacerber les dommages et contribuer aux lésions à la matière blanche. » Les chercheurs en début de carrière tels Jillian et Jason possèdent l’énergie et l’imagination nécessaire pour changer nos méthodes et notre façon de penser au cerveau. En leur accordant une subvention à ce stade névralgique de leur carrière, nous les outillons pour réussir pleinement leur mission. Voilà pourquoi la Fondation Brain Canada appuie le programme de développement des compétences des chercheurs en début de carrière. Au cours de la prochaine année, nous élargirons ce programme et le rebaptiserons Futures sommités de la recherche sur le cerveau. Notre objectif est de recueillir 15 millions de dollars pour financer 115 subventions sur sept ans dans le cadre de concours réguliers.

Jason Plemel, Ph. D. (deuxième depuis la droite) et son équipe.
Jason Plemel, Ph. D. (deuxième depuis la droite) et son équipe.

« Nous tenons à épauler les chercheurs en début de carrière, car ils sont à un moment crucial de leur cheminement pour faire progresser des projets de recherche novateurs. À leurs débuts, les chercheurs peinent souvent à décrocher une première subvention auprès des sources de financement traditionnelles, car ils s’attaquent à des recherches très risquées mais aux retombées hautement profitables. Or, c’est précisément cela que nous souhaitons encourager », affirme Naomi Azrieli, présidente du conseil de la Fondation Brain Canada.