Par Brielle Goulart

Malgré ses multiples lésions cérébrales, Oscar Blyth, diplômé de l’Université de Victoria et skieur acrobatique, a surmonté les obstacles et continue de poursuivre ses objectifs. 

En début d’année, Oscar emménagera à Innsbruck, en Autriche, en compagnie de quelques-uns de ses amis pour profiter au maximum de la formidable saison de ski autrichienne. Ils ont hâte de collaborer dans leur nouvelle agence de création, Frank Creative, pendant leur séjour. 

Oscar encourage d’autres survivants de lésions cérébrales à « garder espoir ».  

« C’est tellement facile de se décourager, dit-il. Se sentir démotiver, c’est ce qui freine votre élan vers la guérison. Je suis dix fois plus heureux maintenant qu’avant ma blessure. » 

L’histoire d’Oscar 

Après ses études secondaires, Oscar a choisi de reporter son entrée à l’université pour poursuivre sa passion pour le ski acrobatique afin de rejoindre l’équipe canadienne. 

« Cette année-là a été assez difficile, constate-t-il. Je me suis cogné la tête à deux reprises et je me suis cassé l’omoplate, tout ça à différents moments. » 

Oscar avait beau aimer le ski, la crainte grandissante de se blesser de nouveau commençait à l’inquiéter. Il a alors décidé d’accorder la priorité à son éducation en s’inscrivant à l’école de commerce de l’Université de Calgary.   

Au cours de sa première année d’études, Oscar a subi une nouvelle blessure à la tête en tombant dans sa résidence universitaire. Il a eu la chance de pouvoir reporter tous ses examens, mais lorsqu’il a repris les études au semestre suivant, il a vite remarqué un sentiment d’inconfort en classe. 

Remonter la pente 

Après avoir attendu patiemment des mois avant de pouvoir observer une quelconque amélioration à sa santé, Oscar et sa famille ont trouvé une clinique privée pour lui fournir le soutien nécessaire à sa guérison. 

« C’était un travail à temps plein de se rendre chaque jour aux rendez-vous, mais ç’a certainement beaucoup aidé, observe-t-il. L’approche holistique de la clinique m’a permis de travailler avec un physiothérapeute, un thérapeute du sport, un thérapeute cognitivo-comportemental ainsi qu’un conseiller. » 

Hélas, comme ce fut le cas pour de nombreux Canadiens aux prises avec des lésions cérébrales et des commotions cérébrales, la pandémie de COVID-19 est venue perturber les traitements d’Oscar. Du jour au lendemain, il ne pouvait plus assister aux séances en personne, et il ne trouvait pas aussi efficaces celles données en vidéoconférences. 

Oscar a éventuellement été transféré à l’Université de Victoria pour poursuivre ses traitements. Malgré cela, il continuait de présenter des signes persistants d’inconfort extrême.  

« J’ai eu tellement de problèmes au cours des deux premières années qui ont suivi mon retour à l’école, remarque-t-il. J’ai souffert de maux de tête pendant des mois. » 

Pendant ses jours de classe, Oscar prenait régulièrement le traversier en direction de Vancouver pour visiter des cliniques spécialisées en traitement de la douleur, espérant trouver des solutions ailleurs. 

Au fil du temps, Oscar a atteint un point où il a eu l’impression qu’aucun de ses efforts ne portait ses fruits. Il a même envisagé l’option de simplement ignorer le problème et de tenter de poursuivre sa vie normalement. 

« C’est une façon terrible de régler ses problèmes », fait-il remarquer.  

Il attribue à son attitude positive le mérite de l’avoir guidé à travers les obstacles qu’il a dû surmonter, le conduisant ultimement à la guérison. 

« Les lésions cérébrales sont curieuses par rapport à d’autres blessures, explique-t-il. Si vous vous cassez la jambe, il y a une chronologie évidente. Vous finissez par enlever votre plâtre, vous suivez une physiothérapie et vous pouvez éventuellement retourner à votre sport. » 

Oscar avait l’impression que le fait d’essayer autant d’approches lui rendait la vie beaucoup plus difficile plutôt que de la faciliter. Le parcours de chacun est unique, et le chemin vers le rétablissement peut certainement varier d’une personne à l’autre. 

« Il n’y a pas de formule établie pour aller mieux », fait-il remarquer. 

La course comme moteur 

Oscar s’est depuis découvert une nouvelle passion : la course à pied. Lorsqu’il a commencé à courir cet été, il s’est rendu compte que le Marathon Royal Victoria de 2023 allait avoir lieu dans dix semaines.  

Réussir ce marathon a été pour Oscar un exploit important. Lorsqu’il a recommencé à bouger après sa dernière blessure, il allait courir à Kits Beach, à Vancouver, où il ne pouvait tenir que 30 secondes à la fois.  

« J’ai pleuré la première fois que j’ai couru, parce que j’étais tellement heureux de pouvoir bouger de nouveau. Si je pouvais courir seulement 30 secondes à un moment donné, et que je suis maintenant capable de terminer un marathon complet, c’est peut-être la preuve que je suis guéri. » 

Oscar Blyth

Oscar a voulu mettre à profit son expérience en décidant de recueillir des fonds pour la Fondation Brain Canada avant sa course d’octobre dernier. 

« La Fondation Brain Canada repousse les limites de la recherche sur les commotions cérébrales, poursuit-il. Je trouve fantastique que la Fondation s’intéresse à toutes les questions liées au cerveau, car c’est une cause qui rejoint tout le monde. » 

Il espère que son exploit de marathonien servira d’inspiration à d’autres en montrant qu’il est possible de passer d’une sensation de « blocage » à une sensation de bien-être.

Grâce au don généreux de 850 000 $ de Brain Changes Initiative, la Fondation Brain Canada est fière de lancer un projet novateur visant à arrimer la recherche sur les traumatismes crâniens (TC) qu’elle finance aux besoins des différentes parties prenantes.

Vous pouvez suivre les aventures d’Oscar sur son compte Instagram à @oscarblyth. Pour faire un don à son initiative, visitez le site gofundme.com.