Les taux de consommation de cannabis dans tous les groupes d’âge ont augmenté de 7,3 % depuis la légalisation, de nombreux utilisateurs le percevant comme naturel et donc sans danger. Cependant, les données utilisées pour évaluer l’innocuité et la toxicité du cannabis présentent une limitation importante : la plupart des utilisateurs consomment le cannabis par inhalation, tandis que la majorité des recherches menées à ce jour pour étudier les effets du cannabis ont porté sur l’injection de rongeurs.

Robert Laprairie et son équipe de recherche ont changé la donne en développant une nouvelle approche pour étudier l’exposition au cannabis par inhalation.

Avec la bourse Futurs leaders, ils ont fait l’acquisition de chambres à fumée spéciales conçues pour étudier ces effets chez les rates enceintes. En utilisant des produits de cannabis vendus dans les magasins locaux, le Dr Laprairie et son équipe ont découvert que l’inhalation de fumée de cannabis, bien que non bénigne, n’entraînait aucun changement substantiel dans les marqueurs de la santé maternelle ou fœtale.

Cette observation contraste avec les évaluations précédentes, qui utilisaient des modèles d’injection, et où les effets étaient beaucoup plus néfastes.

« Nous sommes conscients que nos résultats peuvent dissuader une mère de recourir au système de santé. Mais ce que nous essayons de faire, c’est de générer des preuves pour aider les gens à comprendre les risques, en utilisant un modèle qui évalue plus précisément l’exposition. »

Robert Laprairie, Azrieli Futur leader canadien de la recherche sur le cerveau

L’équipe suit à présent l’apprentissage et le développement à long terme de ratons exposés à la fumée de cannabis in utero. À ce jour, ils ont constaté des déficits de mémoire et des déficits de l’attention chez les ratons exposés à un cannabis à forte teneur en THC in utero.

Quel est l’impact?

La recherche du Dr Laprairie montre qu’il est à la fois possible – et primordial – de tester l’exposition au cannabis dans le format où il est généralement consommé, c’est-à-dire par inhalation.

Un aspect qui n’est pas sans implication pour la santé publique.

Le Dr Laprairie collabore avec le Bureau des substances contrôlées de Santé Canada sur plusieurs projets connexes et fournit régulièrement des mises à jour sur son travail financé par la Fondation Brain Canada, qui pourrait informer les prochains documents de politique.

De plus, le Dr Laprairie travaille en étroite collaboration avec des professionnels de la santé publique du Manitoba et de la Saskatchewan. Ensemble, ils ont créé du matériel d’éducation publique à l’intention des personnes enceintes qui sera distribué dans les magasins de cannabis. Et ils communiquent de façon régulière les principaux résultats à un réseau de cliniciens et de soignants qui travaillent avec des populations pédiatriques et maternelles.

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